La voie vers une tarification efficace du spectre en Afrique

L’adoption de bonnes politiques d’attribution du spectre peuvent générer de grandes récompenses. En tirant les leçons des expériences passées, les gouvernements et les régulateurs africains peuvent contribuer à étendre la connectivité du service mobile et les avantages que celui-ci apporte.

À la fin de 2019, les avantages économiques générés par la technologie mobile en Afrique représentaient 6,2% du PIB du continent. Le déploiement de la technologie mobile a entraîné vingt pourcent de la croissance du revenu par habitant au cours des 20 dernières années. Ce sont des chiffres impressionnants. Mais avec quelque 900 millions de personnes en Afrique toujours non connectées à l’internet mobile, il reste encore du travail à faire.

Les décisions d’octroi de licences de spectre, et la tarification en particulier, peuvent jouer un rôle crucial pour accélérer l’adoption des services mobiles et fournir de réseaux et services de meilleurs qualité aux consommateurs. Notre nouveau rapport «Tarification efficace du spectre en Afrique» est sans précédent par sa portée et sa profondeur, suivant les attributions de spectre dans près de 50 pays africains pour la période 2010-2019.

Les effets négatifs des prix élevés du spectre sur la connectivité en Afrique sont évidents. Il s’agit d’un problème qui doit être résolu pour que la région tire pleinement parti des avantages que le haut débit mobile peut apporter. L’objectif de ce rapport est de donner aux gouvernements et aux régulateurs les arguments dont ils ont besoin, pour mettre en œuvre des politiques qui contribuent à améliorer la capacité mobile et à étendre la connectivité.

Les principales conclusions du rapport sont les suivantes:

Les gouvernements africains ont attribué environ la moitié de la quantité de spectre mobile par rapport à la moyenne mondiale. Cette lacune dans les attributions de spectre est apparue et s’est élargie au cours de la dernière décennie, rendant difficile pour les opérateurs d’offrir des vitesses haut débit mobiles rapides. Les gouvernements de la région ont autorisé en moyenne le spectre 3G et 4G environ trois ans plus tard que les autres régions.

Les pays africains représentent une grande partie des prix du spectre les plus élevés au monde. Lorsque les prix du spectre sont ajustés en fonction du revenu, l’Afrique représente environ la moitié de tous les prix du spectre élevés ou extrêmement élevés dans le monde. Même en excluant les valeurs extrêmes, les prix du spectre restent élevés. Les prix médians sont quatre fois plus élevés que dans les pays développés et deux fois plus élevés que la médiane mondiale.

L’octroi de licences plus tôt et à des prix abordables peut apporter des dividendes aux consommateurs. Des quantités de spectre plus élevées et des prix de spectre plus bas sont étroitement liés à une meilleure couverture de la population, à des vitesses de téléchargement et une adoption plus élevées. Les pays qui ont attribué des fréquences plus tôt ont également atteint des niveaux de couverture plus élevés.

En bref, l’industrie mobile ne peut plus être considérée comme une vache à lait. Les interventions gouvernementales visant à maximiser les revenus génèrent des conséquences négatives pour les citoyens et le développement des services mobiles. Au lieu de cela, les gouvernements devraient libérer plus de spectre en temps opportun. Cela aide les opérateurs à étendre la couverture de leur réseau, à améliorer les vitesses de téléchargement et à encourager l’adoption.

Comme souligné dans notre récent document sur l’expansion de la couverture mobile, la clé pour améliorer la couverture et la capacité du réseau mobile est un véritable partenariat entre les gouvernements et les opérateurs mobiles.

Préparer le terrain pour des services mobiles plus innovants et connecter plus de personnes, où qu’ils vivent, sont au cœur de la mission de la GSMA. Le rapport «Tarification effective du spectre en Afrique» peut être téléchargé ici en anglais et ici en français.